J’arrête de râler, et vous ?

Depuis trois ans maintenant, mon objectif est d’offrir à mes enfants une éducation non violente, empreinte de bienveillance et surtout sans cris. Pour l’éducation non violente, nous avons banni très facilement de notre foyer toutes formes de châtiments corporels et nous refusons également d’user de violences verbales. Je m’efforce aussi d’instaurer un climat bienveillant, en étant à l’écoute des besoins de chacun des membres et en refusant toute forme d’autorité abusive. Néanmoins il reste un domaine qui est encore en chantier : je continue de crier sur mes enfants et sur mon mari aussi, même ma chienne en prend pour son compte quand ma coupe est pleine… Heureusement ma vieille mémère est sourde et se fiche complètement de mes vocalises ! Ce qui n’est pas encore le cas de mes trois rejetons ni de leur père ^^

Alors pour mes enfants, pour mon conjoint et pour notre confort auditif à tous, j’ai décidé d’arrêter de crier ou de râler sur eux.

Mon parcours pour tendre à une éducation non violente m’a fait découvrir des auteurs très intéressants, des méthodes de communication et des tas d’astuces comportementales. Mais aucun ne m’a vraiment aidé à arrêter de râler et encore moins de crier !

Et puis un jour, il y a presque un an, j’ai découvert une méthode simple et efficace au travers d’un super livre « J’arrête de râler sur mes enfants {et mon conjoint} » de Florence Leroy et Christine Lewicki.

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Je l’ai lu avec beaucoup de plaisir. C’est un livre très pragmatique, qui nous encourage concrètement à observer nos habitudes comportementales afin de comprendre nos râleries et surtout afin de trouver le ou les moyens dont nous avons besoin pour arrêter de râler.

En effet, la première partie nous met dans le vif du sujet « Mais au fait, pourquoi je râle ? » « sur mes enfants » au chapitre 1, « sur mon conjoint » au chapitre 2 et « à propos de mon rôle de parent » au chapitre 3. Et les chapitres sont tous les trois très bien structurés avec les sous-titres « Je râle quand… » qui font la liste des choses qui nous font râler et qui nous invitent à réfléchir à la situation au moyen d’un petit « A vous » au cours duquel vous pouvez lister ce qui vous correspond.

Vous voulez un exemple, au premier chapitre « Pourquoi je râle sur mes enfants ? », le sous-titre « Je râle quand je cherche à me conformer socialement »… Vous allez tous vous reconnaitre. Je cite « Sous le regard des autres, nous craignons le jugement, nous perdons pied et nous gérons pas la situation comme nous le voudrions, mais plutôt comme nous pensons que les autres attendent que nous la gérions » … Elle vous revient en tête, cette scène de colère du petit dernier au cours du repas dominical chez les beaux-parents où vous avez bien senti dans le regard de belle-sœur qu’elle lui aurait bien mis une bonne fessée à ce petit garnement. Bref « Nous râlons parce que nos enfants ne se conforment pas aux normes sociales établies, mais nous n’avons souvent même pas pris le temps de définir si cette norme sociale était importante pour nous », n’est-ce pas ?

Ce que j’aime aussi dans ce livre, ce sont les nombreux témoignages qui ponctuent les différents chapitres ainsi que les paragraphes en fin de chapitre intitulé « A vous » qui nous questionnent sur le thème du chapitre et les petits « Rappels » pour faire le point sur ce que l’on vient de lire.

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Puis lorsque nous avons bien compris tout le mécanisme, nous avons « 21 jours pour changer sa vie » et alors là, c’est à vous de jouer. Au cours de la deuxième partie du livre, vous saurez tout sur ce challenge pour changer votre vie. Et croyez-moi, ça donne envie ! Et c’est possible puisque vous verrez que le livre vous offre non seulement les témoignages des deux auteures mais également d’autres mamans qui ont tenté et réussi le challenge.

Enfin, la dernière partie vous livrera « 21 et quelques trucs pour arrêter de râler sur ma famille », et j’ai particulièrement apprécié cette partie qui donne au chapitre 8 « Quelques trucs à faire pendant la crise pour ne pas perdre pied ».

Ça vous plait ? Vous voulez en savoir un peu plus sur ce fabuleux bouquin ?

Alors voici, en exclusivité, pour vous, l’interview que Florence Leroy a accepté de m’accorder. Vous allez découvrir son parcours professionnel, sa participation dans l’écriture du livre et son challenge « 21 jours pour arrêter de râler sur mes enfants et mon conjoint ».

Bonjour Florence

Quel est votre parcours professionnel ?

J’ai une formation en école de commerce et une expérience en gestion de chantier dans une grande boite du bâtiment. J’ai choisi de quitter mon poste de cadre de gestion pour travailler à la maison à plein temps en élevant mes enfants. Pour améliorer ma relation avec les membres de ma famille je me suis formée à la communication non violente et à la méthode Gordon. Après un déménagement en Bretagne, j’ai crée une association de soutien et d’entraide à la parentalité où j’animai des groupes de parole et des ateliers Faber et Mazlich. J’ai réalisé petit à petit qu’accompagner les parents, les soutenir pour aller vers plus de joie est devenue ma nouvelle voie, mon projet professionnel. Je me suis formée à l’animation d’ateliers de parents, puis pour compléter tous ses savoir- être et ses savoir-faire, au conseil conjugal et familial. C’est pour ces raisons que ma sœur Christine Lewicki m’a invité à la rejoindre dans l’aventure de l’écriture à 4 mains de J’arrête de râler sur mes enfants {et mon conjoint}

Vous êtes mère de famille, combien d’enfants avez-vous ?

Je suis maman de 4 enfants entre 9 et 16 ans

Alors qu’est-ce que « râler » ? Et comment reconnaitre que l’on râle ?

Nous pouvons reconnaitre que nous râlons grâce à trois critères

  • Mon ton : Lorsque afin d’être sûr d’être entendue, j’utilise un ton inapproprié. Je grogne, je geins, je me plains, je rumine, j’agresse …
  • Mon positionnement : Face à une situation qui me frustre, je cherche un coupable, plutôt que de chercher une solution. Je m’assoie dans le fauteuil de la victime et j’accuse l’autre d’être la cause de mon problème.
  • Le propos : Lorsque parce que j’espère de l’empathie de la part de l’autre, j’exagère la situation, je n’ai pas le mot juste, je transforme une situation en drame en ajoutant des « Toujours », « Jamais », « Cela fais cent fois, … »

Qu’est-ce qui a fait qu’un jour, vous avez décidé d’arrêter de râler ? Et comment s’est passé le défi des 21 jours sans râler ?

Un jour j’ai réalisé qu’à force de râler je me pourrissais la vie. Je passais ma journée à voir ce qui ne n’allait pas dans ma vie et je n’arrivais plus à voir les belles choses. J’étais trop souvent sur le dos de mes enfants pour un résultat frustrant.

J’ai choisi de me lancer dans l’aventure du challenge, comme je partirai en voyage, en exploration. Pour voir ce que serait ma vie si je décidais de ne plus râler. Et très vite j’ai vu que si moi j’avais décidé d’arrêter de râler, les situations qui me faisaient râler n’avaient pas disparues ! Comme arrêter de râler ne veut pas dire tout accepter, il a bien fallu que je mette du changement dans ces situations. Soit en les faisant évoluer, j’ai réorganisé mes routines du matin pour ne plus « jeter » mes enfants à l’école au bord de la crise de nerf. Soit en apprenant à lâcher prise car oui cela me saoule que mon entrée soit en bazar mais non je n’ai pas envie ni le temps de m’occuper de son aménagement pour l’instant. Petit à petit je me suis créé d’autres manières de voir, de vivre les événements. J’ai appris à respirer pour éviter de hurler, j’ai appris à différer ma réponse pour ne plus m’engager dans des promesses qui ne me conviennent pas, j’ai appris à regarder ce qui va bien dans ma vie, car finalement tout n’est pas à jeter !

Y-a-t-il de bonnes raisons de râler ?

Oui le fait d’être parents, de vivre en couple nous donnes de nombreuses occasions de râler, …. Et le propos n’est surtout pas que nous nous sentions coupable de râler. La vie de famille, la vie en couple, demande du temps, de l’argent, de l’énergie et parfois nous avons l’impression qu’il ne nous reste plus que les miettes quand il en reste. Et cela nous frustre et nous râlons. Hors pour certains se voir devenir un parent râleur n’est vraiment pas satisfaisant, alors la bonne nouvelle c’est qu’il existe des moyens pour faire autrement.

Pourquoi est-ce que l’on râle souvent pour les mêmes choses sans parvenir à enrayer ces râleries quotidiennes ?

Car nous faisons toujours de la même chose en espérant du changement.

Tu as encore laissé trainer tes chaussures dans l’entrée. (je râle) Je te l’ai déjà dit cent fois, les chaussures se rangent dans la placard. (je râle) Il faut toujours que je te répète la même chose, tu le fais exprès ! (je râle)

Nous râlons car les chaussures ne sont pas rangées, nous râlons car les chaussures ne sont pas rangées, nous râlons car les chaussures ne sont pas rangées …. Face à cette situation qui me frustre je ne fais que râler et j’espère que l’autre se comporte différemment !

Et si nous essayons (les jours où nous avons le temps, les jours où nous ne sommes pas fatigués) de réfléchir à comment aborder la source de frustration autrement : aménager la maison pour qu’une caisse se trouve à l’endroit où les chaussures « tombent » dans l’entrée ou dialoguer avec la personne concernée pour trouver une solution ensemble.

De vous à moi, est-ce vraiment possible de ne plus râler sur son conjoint et ses enfants ?

Oui c’est possible, mais pour moi, l’objectif n’est pas de terminer le challenge mais de le vivre ! La grande joie n’est pas d’atteindre le but, mais de vivre l’aventure qu’il nous permet de vivre.

Râler est une habitude, un réflexe. Je ne me dis pas « Tiens je vais utiliser la stratégie de la râlerie pour obtenir ce que je veux ». Hors nous pouvons changer une habitude en faisant consciemment quelques choses de différent pendant 21 jours consécutifs. Si je choisi que râler n’est plus une option, si j’ai l’audace de partir à l’aventure j’apprends petit à petit à ne plus utiliser mon habitude de râler et je vois alors d’autres moyens de gérer les situations qui me frustrent.

J’agis sur ces situations, plutôt que de réagir en râlant

Sincèrement aujourd’hui je ne me vois plus râler. J’ai appris petit à petit à force d’essayer autrement, à réagir plus sereinement aux situations qui pouvaient me faire partir au quart de tour. L’autre jour je suis allée dans l’arrière cuisine et j’ai vu un tas de chaussure. Avant le chalenge je me serais dit « Ce n’est pas vrai, ils se moquent de moi, y’en a marre ! ». Cette fois-ci, j’ai moi-même été très surprise de me dire spontanément « Il y a un tas de chaussure dans l’arrière cuisine, je vais en parler aux enfants ».

Une petite dernière, comment se porte votre famille à présent ?

Au début lorsque nous arrêtons de râler, nous ne savons plus trop quoi dire, quoi faire. J’ai appris à me reconnecter aux choses qui me font vibrer, à regarder ce qui va bien dans ma vie, dans ma famille. J’ai même l’impression que j’ai réussi à inspirer certains membres de ma famille à faire de même.

Ma vie n’est pas un long fleuve tranquille, et il y a toujours des noms d’oiseaux qui volent et des portes qui claquent, mais globalement je me sens vraiment mieux dans ma vie de famille et j’ai vraiment l’impression que chaque membre de ma famille en bénéficie.

Quant à moi, je ne suis pas encore parvenue à éradiquer les râleries et les cris de mon foyer mais c’est en bonne voie. Voilà plus d’un an que je potasse ce livre et après avoir mis plusieurs mois à comprendre quand je râlais ou criais, j’ai ensuite tenté le challenge mais c’était encore trop tôt. Je n’arrivais pas à me stabiliser, mon bracelet n’arrêtais pas de valser de mon poignet gauche à mon poignet droit, alors j’ai fait une pause et surtout, j’ai pris le temps de soigner mon burn out. Lorsque je me suis sentie moins faible, mes oreilles en ont eu marre de ce vacarme constant. Même ma bambine de tout juste 1 an criait à longueur de journée. Alors un jour, après avoir élevé la voix une fois de plus,  j’ai eu une idée. Pour que toute la famille visualise l’ampleur du désastre, j’ai mis en place un tableau sur lequel chaque membre de la famille serait noté et aurait une croix à chaque fois qu’il criait. Alors vous me connaissez, mon tableau n’avait aucun but punitif mais il avait pour but de comptabiliser et montrer concrètement que tout le monde s’exprimait en criant. Et ça a marché !!! Voilà plus d’un mois que j’ai mis en place cette technique et les cris ont presque disparu. Vous voulez voir ? Voilà :

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Ça donne envie ? Vous avez envie d’essayer mais vous ne savez pas trop bien comment vous y prendre ?

Florence et moi, vous offrons une chance de gagner le livre. Alors pour rester dans l’idée du livre, vous avez 21 jours pour vous inscrire au concours. Pour cela, il vous suffit de commenter cette chronique en me disant ce qui vous fait le plus râler dans votre vie de famille, lâchez-vous, ça fait du bien 😉

Dans 21 jours, je tirerai au sort parmi tous les commentaires le gagnant du livre. Et pour vous, Florence a même dédicacé votre exemplaire et voici la dédicace qu’elle a faite sur mon exemplaire, je l’aime ma dédicace :

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Pour aller plus loin dans la réflexion, Florence vous invite sur sa page Facebook J’arrête de râler sur mes enfants et mon conjoint, également sur son site Florence Leroy.

C’est parti, fin du concours le jeudi 9 avril 2015 à minuit.

Bonne chance.

Edit du 12 avril 2015 21h56

Merci à toutes pour votre participation. Si je pouvais, je vous enverrai un exemplaire à chacune !

Seulement c’est comme à Koh Lanta, il n’y a qu’un seul vainqueur. Je vous épargne l’épreuve des poteaux, oui oui on est fan à la maison 😉

J’ai fait la liste des participantes, vous êtes 40 à concourir, j’ai comptabilisé les commentaires qui étaient pour le concours, je pense n’avoir oublié personne.

Voici la liste :

1.Aurélie 2.Marion 3.Séverine 4.Stef 5.Deb2408 6.So 7.Lopez 8.Elsa 9.Sosso 10.Z 11.Mériau-Moysset 12.Mari Lyne 13.Wursthorn 14.Dafodile 15.Dija 16.Goblin 17.Phainou 18.Binette0851 19.Tounoucha 20.Lucie 21.Sandrine Douchain 22.Maman des bois 23.Marina Perez 24.Emilie 25.Hayet 26.Naolys 27.Cécilia 28.Sandrine 29.Claire Vianey 30.Anaïs 31.Didicalimero 32.Ophélie Patou 33.Annaëlle 34.Aurel 35.Lord Delphine 36.Marie Violette 37.La fée clochette 38.Afekroun 39.Maéva 40.Célia

Pour désigner la gagnante, j’ai pris un générateur de nombre aléatoire.

La gagnante est le numéro 9 Sosso. Félicitation 🙂

Merci de m’envoyer un mail à juliechroniqueuse@yahoo.fr

Des larmes et des mots

Il existe des larmes qui jaillissent un beau matin et qui sont sans fin.

Hier, je n’ai pas réussi à tenir mon défi de ne pas crier. Mes émotions étaient bien trop fortes pour les contenir. Elles ont éclaté, se répandant sur mes joues et dans ma voix.

Le commencement de ce déferlement émotionnel se situe dans une remarque tellement inappropriée et blessante de surcroit. Par un beau dimanche après-midi, mon mari, mes fils et moi nous rendons à un anniversaire dans ma belle-famille. L’accueil fut plus que décevant et la nature humaine plus que méchante.

Ma vie n’est pas un long fleuve tranquille et dans ma frèle embarcation, une vague inattendue et trop forte fait facilement chavirer mon bateau.

Depuis je pleure. Ce ne sont pas des larmes de tristesse mais bien des larmes de dégoût, de déception, d’énervement.

Mon Dieu qu’il est difficile de grandir dans ce monde de brutes !

Je suis d’une nature tendre, aimante et compréhensive et les personnes toxiques que j’ai pu cotoyer ainsi que celles que je cotoie bien malgré moi, me rendent aggressive et dépressive. Combien j’en ai marre de subir !

S’il ne tenait qu’à nous, mon mari et moi aurions déjà emmené notre famille vivre loin de cette misère.

Il ne s’agit pas d’une fuite mais d’une survie.

Régulièrement, mon esprit vogue vers ces pensées qui dépassent mon entendement et je ne parviens toujours pas à accepter ces idées saugrenues et ces attitudes malveillantes. Je peste contre ces personnes qui blessent en toute impunité. Je peste contre la méchanceté des mots qui blesse gratuitement. Je peste contre ce monde qui abrutit et qui pervertit la beauté de l’amour.

Qu’il m’est difficile de vivre ainsi ! Mon esprit est bien trop alerte pour se contenter d’attendre que ça passe. Il chauffe et surchauffe devant tant d’indifférences et d’incompréhension. Mon esprit verse des larmes, pousse des cris et s’énerve. Il refuse d’admettre l’inacceptable.

Je tente le lâcher prise, non sans mal.

Je tente l’isolement, un moindre mal.

Je tente l’oubli, avec beaucoup de mal.

Combien de temps encore ?

Je me croyais en meilleure forme, je me rends compte que toute ma vie, je trainerai des casseroles dont je ne peux me défaire. Je maudis toutes ces personnes qui vivent en blessant leur prochain avec leurs mots, leurs attitudes et leurs idées qu’ils souhaitent imposer envers et contre toute bonté. Que la vie se charge de leur rappeler que la roue tourne très vite !

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21 jours pour arrêter de crier… Mon journal de bord

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Jour 1 : Mardi 13 août 2013

Il est 12h35.

La matinée s’est déroulée sans encombre. J’ai géré les crises des garçons sans me mettre à crier.

L’heure des repas est toujours pour moi une épreuve. Les garçons ne veulent pas manger et le petit cadet est toujours très difficile à mettre à table. Il peut se mettre à crier, refuser et pleurer. Bien souvent, on le laisse se calmer et venir se mettre à table tout seul quand la colère est redescendue. Ce midi, il n’a pas été trop pénible et il est venu s’assoir très rapidement. Une fois assis, il a régulièrement envie de se lever. Cette fois-ci, c’était pour aller faire pipi. Tout allait très bien, jusqu’au moment où pour fermer la porte il a voulu calquer la porte, ses doigts étaient dans l’entrebâillement, j’ai crié parce que j’ai eu peur qu’il n’enlève pas ses doigts à temps…

Le défi est déjà perdu pour le premier jour. N’empêche que je vais quand même tenter de tenir bon jusqu’au coucher du soleil !

Il est 21h10.

Je viens de coucher les enfants. Pour le moment, pas un bruit n’émane de la chambre… Le calme avant la tempête ou auraient-ils enfin compris le sens du verbe chuchoter ? Suspens…

L’après-midi a été bonne. Nous avions rendez-vous au parc, pour un goûter. Les garçons ont joué avec leurs copains et j’ai papoté avec ma copine. Trois heures de pure détente…

Puis le retour à la maison fut un peu laborieux. Mon cadet a fait plusieurs caprices et j’ai finalement craqué une fois, j’ai élevé la voix. Je n’ai effectivement pas crié comme je le fais habituellement car je me suis bien rendue compte de mon erreur mais j’ai tout de même raté mon défi…

Demain sera le jour 1 Bis et j’ai bon espoir que ce soit véritablement le premier jour de mon défi.

Je réalise à la fin de cette journée d’essai qu’en prenant cette décision et en fixant cette date, je maitrise beaucoup mieux mes ardeurs et ma voix car j’ai un objectif et je souhaite l’atteindre.

Bref, la journée n’est pas totalement terminée car j’entends la voix de mes chérubins dans leur chambre mais ce soir je ne crierai point ! Débriefing demain matin…

Jour 1 Bis : Mercredi 14 août 2013

Il est 13h22.

Ce matin, j’avais prévu de faire les courses. Après un réveil câlin et un petit déjeuner, je me suis préparée tandis que les enfants jouaient dehors. Je me suis habillée et j’ai pris leurs affaires pour les préparer. C’est à ce moment-là que mon cadet, qui a quelques soucis pour aller à la selle, est venu me voir en me disant « C’est bon maman, le caca est parti. » Je sais que cela signifie qu’il a eu envie mais qu’il s’est retenu. Cela m’a contrarié. Habituellement, quand on est à la maison, je laisse le temps que l’envie revienne, et je l’encourage à aller aux toilettes dès que je vois les signes annonciateurs et tout se passe bien. Mais, ce matin, on était pressé, on devait partir et intérieurement j’ai paniqué. Je me suis imaginée avec mon fils et son envie de faire caca en plein supermarché. Je l’ai alors un peu bousculé, je l’ai mis sur les toilettes énervée, en lui imposant de faire ses besoins car on devait partir… Bien sûr cela n’a servi à rien, seulement à le faire pleurer et à me mettre dans un état de nerfs qui m’a fait perdre mon défi pour la deuxième journée consécutive.

Mais il y a eu du positif et cela n’a finalement pas servi à rien. J’ai appris un peu plus sur moi. Je me suis rendue compte qu’en ayant à l’esprit ce défi, je retiens ma voix. Je crie mais avec une intensité beaucoup moins forte qu’avant et je m’arrête très rapidement, même facilement. Et puis cela me permet aussi d’analyser très clairement mon comportement, ainsi que celui de mes enfants et d’apprendre à y répondre autrement.

Ce défi m’aide aussi à me rendre compte comment je fonctionnais jusqu’à maintenant, à prendre du recul sur mes actes et sur le pourquoi de mes actes et de mes mots. Alors même si ce défi met quelques jours à se mettre en place, je ne suis ni déçue, ni découragée car il est d’une aide précieuse pour moi.

Jour 1 Ter : Jeudi 15 août 2013

Il est 20h03.

La journée est presque finie et je peux annoncer fièrement que ce jour n’a pas été marqué par mes cris !

Nous sommes allés nous baigner dans un lac. Malgré une nuit épuisante, du fait d’une insomnie d’environ deux heures, j’ai eu une journée merveilleuse. En partant ce matin, mon homme et moi avons synchronisé nos montres. Je lui ai dit qu’aujoud’hui, je lâchais prise car j’avais mon défi a relevé et je ne voulais pas le rater une nouvelle fois. Alors j’ai relaché la pression et tout le monde en a bénéficié. Les enfants ont dû ressentir mon bien-être car ils ont été très agréables, ils ont très bien pique-niqué, et ils ont profité de la baignade d’une manière exemplaire.

Il reste le coucher à faire… Ce n’est pas une mince affaire mais ce soir, je ne crierai pas. De toute façon, je suis bien trop fatiguée pour élever la voix.

Je reviens quand ils dorment.

Edit du lendemain matin 9h41 : Tout le monde s’est endormi paisiblement, même moi. Début du deuxième jour !

Jour 2 : Vendredi 16 août 2013

Il est 21h34.

L’endormissement de mes petits princes est en cours. Malgré leurs réticences, je garde mon calme et je tente de ne pas crier. Il serait regrettable que je ne parvienne pas à finir cette deuxième journée sans crier.

J’ai eu une journée un peu tendue. Sans doute le contre-coup de notre belle journée d’hier, aujourd’hui j’étais bien fatiguée. Je n’ai pas crié mais j’ai failli deux ou trois fois. J’ai pris sur moi. A chaque fois, je sentais ma voix se durcir et ma tonalité s’assombrir. C’était flagrant.

J’ai haussé la voix lorsque j’ai couché mon cadet pour la sieste. Il était à l’étage, dans sa chambre, la porte fermée et je lui ai demandé de se taire en criant légèrement pour qu’il m’entende car j’étais occupée en bas.

Bref, cette journée sera la deuxième sans crier, si je tiens jusqu’au dodo… Il ne reste pas grand chose et au pire, si je flenche j’ai mon homme qui viendra me soutenir.

Jour 3 : Samedi 17 août 2013

Il est 21h20.

Le troisième jour est validé !

Aujourd’hui j’ai eu des moments d’énervements avec les enfants mais j’ai réussi à ne pas crier et à retrouver mon calme assez rapidement.

C’est un bon début et je suis fière de moi !

Je n’aspire pas à me maîtriser totalement. Je sais bien qu’au cours de ma vie, il y aura forcément des moments où je ne pourrai pas me contrôler et où mes émotions auront sans doute besoin d’éclater.

Le but de ce défi n’est pas d’éradiquer complètement les cris de mon comportements mais simplement d’apprendre à crier à bon escient et pas sur mes enfants ! Même s’ils me poussent dans mes retranchements, je voudrais parvenir à sortir crier mon énervement ou mon désespoir aux chèvres voisines plutôt que dans leurs pauvres petites oreilles !

Toujours est-il que ce troisième jour est ok pour ce défi !

A demain.

 

Jour 4 : Dimanche 18 août 2013

Il est 21h45.

J’ai passé ce quatrième jour sans encombre. Je me surprends moi-même par cette apparente facilité. Je ne dis pas que c’est gagné, je ne voudrais pas me porter la poisse et j’imagine bien que quelques épreuves m’attendent. Néanmoins, je suis soulagée car j’avais peur d’être hyper tendue et finalement, ce défi me détend plus qu’il ne me tend ! Quel miracle !

Bref, le plus dur est peut-être à venir. Alors je souffle un bon coup et je continue sur ma lancée en espérant que je ne craque pas !