Non à la réforme du congé parental

CP

Je participe par la présente, au mouvement qui s’élève contre la réforme du congé parental. En effet, le gouvernement français s’apprête à revoir à la baisse la durée de ce congé, ainsi que ses modalités d’acquisition.

Qu’est-ce que le congé parental ? C’est un laps de temps rémunéré par la Caisse d’Allocation Familiale que le gouvernement accorde aux parents, soit à la mère soit au père, qui leur permet de faire une pause dans leur travail et qu’ils consacrent à l’éducation et à la garde de leur dernier-né. Jusqu’à aujourd’hui, ce congé parental débute à la fin du congé maternité et dure six mois pour le premier enfant et, à partir du deuxième, une année, renouvelable deux fois, soit jusqu’au trois ans de l’enfant maximum.

Je suis déçue que le gouvernement s’en prenne à ce statut. Si seulement ils savaient…

S’ils savaient le bonheur de partager ces instants avec nos enfants. La joie d’être là pour leurs premières fois. La première fois que notre nouveau-né se retourne sur le dos ou qu’il se tient sur ses avants-bras, ses premiers « areuh », son premier quatre pattes et ses premiers pas ! Et quelle fierté on ressent en le voyant, peu à peu, grandir si vite !

Si seulement ils savaient comme il est doux d’entendre les premiers mots de son enfant. Comme il est bon d’aller le chercher dans son lit lorsqu’il se réveille de la sieste et qu’il se blottit contre nous, le visage encore endormi.

Si seulement ils savaient ce que coûte la garde d’un enfant, et de deux ou de trois !

Malheureusement, nos dirigeants ignorent ces moments-là, ils ne les vivent pas. Ils sont bien trop occupés à penser et voter des réformes nébuleuses et dénuées de bon sens !

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J’ai choisi de prendre ces trois ans pour être avec mon enfant de son lever à son coucher, parce que le concept de me séparer de lui ne me correspondait pas. Et j’ai vraiment aimé ça. J’arrive au terme de ce congé et je réalise pleinement à quel point c’est une chance d’avoir vécu toutes ces heures auprès de mes fils. D’autres mamans ont fait le même choix que moi et en sont également ravies. Vous êtes très nombreuses à en témoigner dans l’article que je publie en parallèle à celui-ci.

J’ai vécu des instants merveilleux auprès de mes fistons. J’ai pris le congé parental pour chacun d’eux. Pour le premier, j’ai pu bénéficier des six mois. J’ai repris mon travail, à mi-temps seulement, lorsqu’il a eu neuf mois. A la naissance de son frère, j’ai eu le droit de prendre trois ans. Ce congé prend fin au premier mars 2013, et alors que je me prépare à ré-emprunter le chemin du boulot, je suis attristée de devoir trouver un mode de garde pour mes enfants. Ils sont tellement mieux chez eux. La vie d’un enfant est si belle à partager qu’il m’est difficile de ne pas continuer à les accompagner dans leur quotidien. Je sais bien que je ne renonce pas à eux, et qu’ils seront toujours ma priorité. Mais cela me gêne de les laisser à quelqu’un d’autre que moi. Je suis leur mère et j’aime à croire que je leur suis utile journalièrement, dans toutes les facettes de leur apprentissage.

L’opinion publique pense que les mères pondent des enfants pour profiter des aides du gouvernement. Profite-t-on vraiment du système ? Définitivement, non ! Depuis que j’ai renoncé à exercer une activité professionnelle, je ne suis pas devenue riche. Je pense même que mon foyer s’est appauvri durant ces années. Beaucoup de mères décident de conserver leur emploi car la perte de leur salaire serait un trop grand mal pour la vie de la maisonnée. Donc d’un côté, des personnes affirment que les mères au foyer en dégagent un bénéfice financier  tandis que des mamans refusent ce statut pour ne pas manquer d’argent. Paradoxal, non ?

Mon expérience est bien différente de ce qu’imagine la société. La manipulation est grande mais la réalité est tout autre. Depuis la naissance de mon deuxième garçon, le coût de la vie n’a cessé d’augmenter et les dépenses du foyer sont, à ce jour, plus élevées que les rentrées d’argent. L’augmentation du prix du gaz, de celui de l’électricité, de l’essence, des mutuelles santé et autres assurances, de l’alimentaire, ainsi que le coût du coton en ce qui concerne le vestimentaire, met à mal de nombreuses familles. Malgré ces difficultés de la vie courante, des femmes préfèrent quand même perdre de l’argent pour être auprès de leurs enfants et assurer entièrement leur éducation. C’est mon cas. Pour rien au monde, je n’aurais renoncé à cela.

Alors pourquoi vouloir tronquer ce bonheur aux mères ou aux pères qui, faut-il le préciser, peuvent d’ores et déjà avoir accès à ce congé s’ils le souhaitent ?

La nouveauté du gouvernement est d’instaurer une parité homme/femme, c’est-à-dire que le père devra s’arrêter un mois pour bénéficier du congé parental qui sera quant à lui d’une année maximum. Si ce mois n’est pas pris par le papa, il sera perdu, la maman ne pourra nullement en profiter.

Et si nous parlions de la parité homme/femme ? Avant de vouloir imposer cette parité au congé parental, le gouvernement ne devrait-il pas au préalable, l’imposer aux salaires ? Dois-je rappeler la différence qui persiste entre la rémunération des femmes et celle des hommes au sein du monde du travail ? L’écart n’est-il pas grandiose ? Si un homme et une femme gagnait le même salaire pour le même travail, on pourrait alors parler de parité. Or ce n’est absolument pas le cas.

Jusqu’à maintenant, les familles ont le droit de choisir lequel des époux prendra le congé parental. C’est très souvent, le conjoint qui gagne le moins bien sa vie qui reste au foyer pour s’occuper de la progéniture. Est-ce un hasard si les femmes sont plus nombreuses à renoncer à leur activité professionnelle que les hommes ? Les pères accepteront-ils de perdre leur salaire pendant trois mois ? Ne serait-ce pas un grand manque à gagner pour le foyer ?

Alors pourquoi ramener la parité homme/femme à toutes les sauces alors que l’on sait tous que c’est un leurre ?

Je vois bien au fur et à mesure de la succession des mandats des chefs de l’Etat, que le bien-être des citoyens est  loin d’être la priorité gouvernementale. Quel dommage d’en arriver là !

Le fondement d’une société se trouve sous les pieds des générations à venir. Il y a déjà de gros manquements dans l’éducation de nos futurs citoyens. Que va devenir cette éducation si le gouvernement la retire aux parents, pour la confier à Dieu sait qui ? N’est-ce pas une aberration ?

Pour signer la pétition qui sera adressée à Madame la ministre des droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, suivez le lien ci-dessous :

Pétition contre la réforme du congé parental

Et pour en savoir encore un peu plus sur cette réforme envisagée par le ministère des droits de la femme, voilà ce que le gouvernement souhaite faire :

En Mars 2013, un projet de loi va être déposé par le gouvernement concernant le Congé parental d’éducation.

Actuellement, celui ci se découpe tel quel :

Il est possible de mettre entre parenthèse sa carrière jusqu’au 3e anniversaire de l’enfant.

Pour le premier enfant, les 6 premiers mois sont rémunérés.

Pour le second, la personne du couple qui prend le CP aura 566e par mois jusqu’au 3e anniversaire.

Pour le 3e enfant, le parent a le choix entre prendre une année mieux rémunérée, aux alentours de 800e/mois, où prendre les 3ans.

Dans ces trois cas de figure, il y a le choix, entre le père, la mère, et le temps que l’on décide de prendre.

Le parent reste libre de son choix de A à Z.

Actuellement, le gouvernement travaille sur ce projet de loi. La présentation, se fera courant 2e trimestre 2013.

Deux dossiers seront présentés : famille et petite enfance.

Najat Vallaud Belkacem, ministre des droits de la femme travaille sur le dossier famille et souhaite faire une mise en avant de l’égalité homme/femme, par une réforme du CP.

Pour ce faire, aucune association n’a été invitée à la concertation malgré leur demande (UNAF, Union Nationale des Associations Familiales par exemple). Sujet concernant pourtant les familles, ils en sont les portes paroles.

Ce projet est fait en liaison directe avec les partenaires sociaux, et patronats. Nous savons toutes et tous, l’interêt direct pour les patrons de voir cette loi passer (les femmes ne partiront plus trois ans mais un an!) et pour les syndicats , cela reste aussi un avantage puisqu’eux ne regardent que le côté égalitaire et carriériste de la chose.

Il va également être mis en avant une lutte contre la précarité. Point positif si ce n’est qu’ils envisagent de taxer les patrons qui accorderont des temps partiels.

Dominique Berinotti quant à elle travaille sur le service public de la petite enfance.

Elle envisage de créer 400000 places de garde (crèche essentiellement) qui aura un cout d’environ 10milliards d’euro, à l’instant, ils n’ont pas le moindre centimes, et ils ne savent pas encore où trouver ces fonds.

En résumé, le congé parental se verrait transformer de cette façon :

-congé maternité qui passerait de 16semaines à 18semaines (ce qui existait déjà pour les mamans qui allaitaient, mais cela avait été supprimé à cause du cout pour la sécurité sociale)

-congé parental réduit à une année, jusqu’au un an de l’enfant plus précisement.

– les personnes le prenant seront payés à 60% de leur salaire brut. Si ton salaire brut est de 1000, tu toucheras 600e, avec un plafond entre 1500e brut, et 1800e.

– Une partie d’environ trois mois à prendre obligatoirement par le papa. Si il ne la prend pas, ces trois mois se verront perdu, et de ce fait la maman devra reprendre aux 7mois de l’enfant.

Ce projet concerne donc tous les parents : mère, père, actifs à temps plein, à temps partiel, en congé parental…

Une réforme oui, mais pas au dépend de la liberté individuelle de chacun.

Seul 30% des parents souhaitent reprendre le travail après un enfant, mais ne le peuvent pas car le mode de garde n’est pas adapté à leur souhait.

Dans ce cas là, ce n’est pas le congé parental qui est forcément à revoir dans la durée, mais :

– les possibilités de faire garder son enfant quand on souhaite retourner travailler.

– le montant mensuel ré évalué pour ceux qui choisissent de ne prendre qu’un an (comme le COLCA actuel, mais des le 2e enfant)

– La précarité de l’emploi et ce bien avant d’attendre un enfant. Il est reconnu qu’une femme en précarité avant de devenir mère le sera aussi après.

– Inclure les papas et les mobiliser à rester plus à la maison mais sans l’imposer, laisser le choix au couple.

16 réflexions sur “Non à la réforme du congé parental

  1. Pingback: Mon congés parental, mon choix: touches-y pas! | Working girl to… working mum!

  2. Ce que moi je n’apprécie pas, se sont les chiffres… d’où les sortent-ils ? Pourquoi se baser sur une partie de la population ? Sur quelles régions ont-ils fait les sondages ? Car d’une région à l’autre, le bassin de l’emploi n’est pas le même et les mamans n’ont pas le même choix entre boulot et garde d’enfant !

    Mon article sur le sujet : http://www.papa-blogueur.com/reforme-conges-parental-education-2013

  3. Pingback: Congé parental d'éducation, égalité mais pas liberté et fraternité

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  5. Pingback: Réforme du congé parental : les blogueurs se mobilisent - Blog Je suis papa !

  6. Je débarque un peu en retard … mais je me dis, si on oblige les pères à prendre ce mois, ils seront peut etre payés de la mme manière que les femmes (ou plutot j’espere l’inverse) puisqu’il ne sera plus « moins avantageux » de recruter une femme plutôt qu’un homme ! non ?
    Après, ce n’est qu’une question, je ne me suis pas renseignée assez sur le sujet pour avoir un avis !

  7. oh lalala ! je débarque ! je n’ai absolument pas entendu parler de cette réforme. le précédent gouvernement avait aussi évoqué cette solution de m***** Je suis en congé parental depuis maintenant 5ans, il me reste une toute petite année, on flippe déja avec mon mari, et on fait les comptes en esperant reussir a trouver les 566eu qui vont me manquer dans 1 an pour pouvoir rester à la maison avec les enfants
    j ai signé la petition, que puis je faire de plus ?

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