Qui a raison ?

Je cherche encore à avoir raison. Cependant je me rends compte de plus en plus clairement que chercher à avoir raison mène au conflit. Cela créé des tensions et déclenchent des émotions négatives, comme la colère parce que lorsque je n’arrive pas à avoir raison, ou que mon interlocuteur ne veut pas me donner raison et ne partage pas mon avis alors je finis par me sentir mal.

Avec les enfants c’est salutaire de ne pas chercher à avoir raison. Parce que chercher à avoir raison à tout prix avec les enfants, ça veut dire que l’on cherche à les dominer « J’ai raison et toi, tu as tort. Fin de la discussion. » Et finalement, ça entraîne des conflits dans le foyer, dans la relation parent-enfant. Au bout du compte, oui le parent a eu raison, mais il a perdu un peu de la confiance de son enfant.

Avoir raison, ça veut dire quoi ? On est responsable de ce qui nous arrive dans notre vie ainsi si on a un rapport conflictuel avec ses enfants, c’est parce qu’on l’a créé, de manière inconsciente certes. Il est vrai qu’aucun parent ne souhaite avoir de conflit avec son enfant. Comment avons-nous créer cette situation ? Je vais y revenir.

Tout d’abord, il est bien de revoir ses demandes, ses attentes vis-à-vis de son enfant. Est-ce que nos injonctions tiennent compte des ressentis de l’enfant ? Est-ce que les choses sont justes du point de vue de l’enfant aussi ? Quelles sont les émotions que l’on ressent au sujet des exigences que l’on demande à l’enfant ? On peut se poser des questions sur ce que l’on a vu étant petit, ce que l’on nous a répondu étant petit dans ce genre de situation, ce que l’on a pu ressentir en tant qu’enfant à ce moment-là.

On prend alors conscience que la manière dont on agit, on l’a créé mais on en est pas spécialement conscient. En fait on reproduit par le système des neurones miroirs ce qu’on a vu, ce qu’on a subi nous-même étant enfant, et on se place  du côté des yeux, pas du côté des yeux de celui qui regarde mais de l’autre côté du regard et on agit comme la personne que l’on a vu agir ainsi. Donc finalement en tant qu’enfant, lorsqu’on a vécu des choses qui ont été gravées dans nos neurones miroirs, eh bien en devenant parent, on reproduit à ce moment-là, les attitudes de nos parents, même si parfois on se dit « Non, non c’est pas vrai. », en posant les choses à plat, on voit qu’on peut les reproduire et que l’on nie totalement les ressentis de notre enfant intérieur qui lui  à ce moment-là a été blessé, n’a pas été entendu et dont la peine a été mise de côté et relayée à un endroit où on ne peut plus y accéder de manière immédiate.

Prendre conscience de nos actes, des mots que l’on dit à nos enfants et ne pas chercher à avoir raison à priori,  c’est salutaire et ça casse le processus de reproduction. Prenons toujours un temps de pause pour voir d’où nous vient cette exigence, cette demande vis-à-vis de notre enfant. Est-ce qu’elle reflète vraiment mes ambitions éducatives ou est-ce un reliquat des exigences de mes propres parents auxquelles je n’adhère pas forcément ? Il ne s’agit pas de se dire que l’on a tort non plus. Juste se demander ce qui est le mieux pour trouver un équilibre entre chaque membre de la famille, parent et enfant compris dans cet équilibre-là, c’est-à-dire que le parent et l’enfant doivent être gagnant/gagnant dans cette relation.

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